C’est une histoire qui glace le sang et qui soulève une avalanche de questions sur la prise en charge médicale dans certaines cliniques privées. À Fès, dans le quartier « Champs de Course », Oumaima, une jeune femme de 28 ans, enceinte de son premier enfant, a perdu la vie après une césarienne compliquée. Deux jours plus tard, c’est sa fillette, née vivante, qui a elle aussi succombé. Une tragédie familiale qui met en lumière des dysfonctionnements graves et une souffrance indicible.
Une naissance qui vire au cauchemar
Tout avait pourtant été soigneusement préparé. La future maman avait suivi l’ensemble de ses consultations et contrôles dans la clinique où elle devait accoucher. Lorsque son état de santé s’est brusquement dégradé, son médecin traitant a décidé de l’hospitaliser, constatant une tension élevée. Deux jours plus tard, une césarienne est pratiquée et la fillette voit le jour. Mais des complications provoquent une hémorragie. Le médecin demande alors au mari de transférer d’urgence son épouse vers le CHU de Fès. Deux jours plus tard, la nouvelle tombe : la jeune femme n’a pas survécu.
Double deuil et incompréhension
Alors que la famille se préparait aux obsèques, le père endeuillé revient à la clinique pour récupérer son bébé. On lui annonce que la petite est morte, trois jours après sa naissance. Comme si le choc ne suffisait pas, il apprend qu’il doit régler 32.000 dirhams pour récupérer le corps de sa fille. Après négociations, la clinique accepte un « compromis » : 10.000 dirhams à la charge du père et le reste à faire passer par la CNSS.
Des questions sans réponses
Pourquoi la clinique a-t-elle accepté de pratiquer la césarienne si elle n’était pas en mesure d’assumer les complications éventuelles ? Pourquoi un transfert aussi précipité vers le CHU, alors que la clinique savait pertinemment que l’état de la maman était critique et qu’elle risquait de ne pas survivre ? A-t-elle choisi de se désengager de cette responsabilité en confiant aux services publics le poids d’une situation qu’elle n’a pas su maîtriser ? Les soins donnés au nouveau-né ont-ils respecté les normes médicales ? Pourquoi le père, déjà accablé par un double deuil, a-t-il dû en plus négocier le corps de son propre bébé contre un paiement ? Pourquoi la douleur de la famille n’a-t-elle pas été prise en compte par les responsables de l’établissement ? Le ministère de la Santé va-il diligenter une enquête ?
Une famille dévastée, un système interpellé
Hier, il a enterré son épouse, et aujourd’hui, c’est son bébé qu’il accompagne à sa dernière demeure. Un homme se retrouve désormais seul, accablé par la douleur incommensurable d’avoir perdu, en l’espace de quelques jours, les deux êtres qui représentaient son avenir. Sa famille, comme tant d’autres, s’interroge sur les responsabilités, les dérives et l’absence de contrôle effectif sur certaines pratiques médicales privées.
Au-delà du chagrin, ce drame appelle à une réflexion nationale : peut-on encore accepter que des vies soient ainsi brisées par des défaillances médicales et administratives ? Le Maroc ne peut fermer les yeux face à des tragédies qui révèlent autant de souffrance humaine que de failles systémiques.
Par A.B.
Mon frère aussi mort dans clinic dar essalam à casa et on a paye 100.000 dh pour avoir le cadavre se sont mafieux mais on a pas encore une etat qui s’occupe de ns souffrance et suit les mafieux responsable des cliniques et leur marchant propriétaire on est devenu des victimes entre leur mains
لا حول ولا قوة الا بالله العظيم
Et pourtant, le Maroc ferme les yeux alors que les autorisations d’exercer pour ces cliniques ne sont pas au-dessus des soupçons. On le savait déjà, le ministère de la santé n’assume pas ses responsabilités malheureusement…