On connaissait Rachida Dati, plusieurs fois ministre d’origine marocaine au sein de différents gouvernements français ; on connaissait moins Naïma Moutchou, qui vient d’être nommée dans le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. Ce dernier évoluant sur un « siège éjectable » et sous la menace d’une motion de censure probable, Moutchou pourrait être confrontée à la perspective d’un mandat très court — scénario peu idéal pour des débuts ministériels.
Les deux ministres ont en commun d’être nées en France, d’avoir exercé comme avocates d’affaires dans de grands cabinets parisiens, d’avoir étudié le droit dans des universités françaises et d’être issues de familles nombreuses et modestes de banlieue, où leurs parents leur ont transmis de solides valeurs.
C’est un bel exemple d’intégration réussie au sein de la société française, de nature à inspirer les jeunes générations de la diaspora. Il devrait aussi inviter la droite, l’extrême droite et une partie croissante de l’opinion à réfléchir avant de stigmatiser les personnes d’origine marocaine en particulier, et maghrébine en général, par des discours haineux et xénophobes.
Si Rachida Dati a su — et sait encore — gérer sa carrière et creuser son sillon dans la vie politique, Naïma Moutchou lui a emboîté le pas quelques années plus tard : proche d’Emmanuel Macron lors de la formation de son parti, puis députée très active à l’Assemblée nationale, elle a occupé plusieurs fonctions au sein de la commission des Lois avant d’en devenir l’une des vice-présidentes, ce qui lui vaut aujourd’hui respect et considération.
Par Jalil Nouri