Le Maroc entre dans une nouvelle ère capacitaire. Selon le site spécialisé Defensa et plusieurs sources défense, l’introduction des hélicoptères d’attaque AH-64E Apache donne aux Forces armées royales (FAR) un avantage décisif en appui-feu, frappe de précision et lutte antichar, avec des effets attendus sur la supériorité aérienne tactique et la protection des troupes au sol. Le Royaume a demandé 36 appareils (24 fermes, 12 options) auprès des États-Unis, un dossier validé par la notification DSCA de 2019 ; les premières livraisons ont débuté en 2025, marquant l’entrée officielle des Apache au sein de l’aviation marocaine.
Pour les observateurs, il s’agit d’une transformation qualitative : la flotte d’hélicoptères, longtemps centrée sur des appareils plus légers hérités des années 1980, se dote d’une plateforme de dernière génération, robuste, interopérable et taillée pour les opérations de jour comme de nuit. L’AH-64E combine un système de capteurs avancés (M-TADS/PNVS) et, sur une partie de la flotte, le radar de poursuite et d’engagement (AN/APG-78) qui optimise l’acquisition et la hiérarchisation de cibles en environnement contesté.
L’armement confirme le saut capacitaire : canon M230 de 30 mm (cadence ~600 cps/min) pour l’appui rapproché ; jusqu’à 16 missiles antichars AGM-114 Hellfire (versions L et R, guidage radar/laser), et des roquettes guidées APKWS de 70 mm – le Royaume a été autorisé à acquérir 588 kits — pour traiter des cibles mobiles avec précision et limiter les dommages collatéraux. La notification américaine mentionne également des AIM-92 Stinger pour l’autodéfense air-air, ce qui renforce la survivabilité de l’appareil.
Sur le plan industriel et opérationnel, les premières arrivées d’appareils en 2025 (lots initiaux de trois à six machines selon les points d’étape publiés) confirment le calendrier de montée en puissance. Les publications spécialisées (ADF, DefenceWeb, DefenseMirror, Military Africa) situent l’arrivée d’un premier contingent au premier trimestre 2025 et un ramp-up progressif jusqu’en 2026.
Au-delà de la vitrine technologique, l’Apache réorganise la manœuvre : meilleure coordination avec drones et chasse (capteurs partagés), capacité à dégrader rapidement des menaces blindées et à couvrir l’infanterie lors d’opérations dispersées. En creux, cela « fait pencher la balance » au niveau régional en dissuasion conventionnelle, tout en réduisant le risque pour les équipages par la détection longue portée, l’autoprotection et les procédures de tir hors visibilité.
Reste l’enjeu de la soutiennabilité : formation des équipages, maintenance lourde et chaîne logistique munitions. La trajectoire actuelle — livraison échelonnée, dotation capteurs/radars graduée, intégration doctrinale — laisse entrevoir une capacité pleinement opérationnelle à moyen terme.