L’affaire du tiktokeur tangérois Adam Benchakroun a franchi, ce week-end, un nouveau seuil de gravité en prenant une tournure résolument criminelle. La Cour d’appel de Tanger a ordonné le placement en détention de la mère du jeune influenceur et décidé de disjoindre les poursuites engagées contre elle et son fils, désormais suivis sur deux circuits judiciaires distincts.
Samedi 15 novembre, au terme d’une longue audition devant le juge d’instruction, la mère d’Adam Benchakroun a été incarcérée à la prison locale d’Asilah. Cette décision a été motivée par la sévérité exceptionnelle des charges retenues à son encontre, des faits passibles, selon le Code pénal, de peines pouvant atteindre 30 ans de réclusion criminelle. Son dossier a été officiellement transmis à la Chambre criminelle compétente, qui sera chargée de statuer sur ces graves accusations.
Les chefs d’inculpation dressés à son encontre sont multiples et d’une particulière lourdeur. Elle est poursuivie pour « traite d’êtres humains par exploitation sexuelle », « proxénétisme » et « exploitation à travers du matériel pornographique ». Les faits reprochés auraient été « commis par un ascendant » et présenteraient un « caractère transfrontalier », ce qui alourdit davantage leur qualification. À ces accusations s’ajoutent des poursuites pour diffusion d’allégations mensongères, diffamation, injures, violences et atteinte à la pudeur.
Dans ce dossier sensible, où s’entremêlent réseaux sociaux, exploitation présumée et contenus à caractère sexuel, la justice semble vouloir envoyer un signal fort contre les dérives liées à l’utilisation de plateformes numériques et à l’instrumentalisation de l’image, y compris dans un cadre familial.
De son côté, le tiktokeur Adam Benchakroun est, pour l’heure, relativement moins exposé sur le plan pénal. Contrairement à sa mère, il n’est poursuivi que pour des faits qualifiés de « délits mineurs ». Le juge d’instruction a d’ailleurs choisi de disjoindre son cas, renvoyant son dossier devant le Tribunal de première instance, où il sera jugé dans un cadre correctionnel et non criminel.
La situation judiciaire du jeune homme doit être clarifiée dans les prochains jours. Il devrait être présenté devant le procureur du roi afin d’examiner la nature exacte des accusations retenues contre lui et de déterminer son statut procédural pour la suite de l’affaire : maintien en poursuites, éventuelles mesures de contrôle judiciaire, ou requalification des faits.
Cette affaire, très suivie sur les réseaux sociaux en raison de la notoriété du tiktokeur, met en lumière les limites parfois dramatiques de l’exposition numérique et soulève de nombreuses questions sur la responsabilité des adultes encadrant des jeunes influenceurs, lorsque la quête de visibilité bascule dans le champ pénal.











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