Le Maroc, malgré sa vibrante modernité et ses avancées législatives, reste malheureusement le théâtre de drames méconnus. L’une de ces ombres est celle des « petites bonnes », ces jeunes filles mineures souvent recrutées dans les familles pour effectuer des tâches ménagères. Bien que le pays ait interdit le travail des mineurs, cette pratique subsiste en toute discrétion, et parfois, elle donne lieu à des abus incommensurables.
Selon des sources informées, la semaine dernière, le parquet de Tétouan a ouvert une enquête suite à une plainte concernant l’agression d’une servante mineure employée au sein d’une famille aisée. Cette enfant, qui a bravé la peur pour dénoncer les sévices dont elle a été victime, a été soumise à un examen médical à l’hôpital public pour confirmer ses dires en présence de son tuteur légal. Par la suite, les individus soupçonnés de l’avoir agressée ont été entendus pour éclaircir les circonstances entourant les allégations de violence.
D’après les mêmes sources, la jeune victime vivrait dans des conditions sociales extrêmement précaires. Le drame s’est déroulé dans un complexe touristique à Martil. Alarmés par les appels à l’aide de la jeune fille, des voisins ont alerté la sécurité privée de la résidence, qui a rapidement contacté les autorités. Ces dernières ont entamé les investigations pour mettre au jour tous les détails de cette affaire alarmante.
Mais au-delà de ce cas isolé, c’est toute une problématique nationale qui est mise en lumière. Nombreuses sont ces « petites bonnes » qui, dans le silence des murs, endurent quotidiennement des maltraitances physiques et psychologiques. Ces jeunes filles, souvent issues de milieux défavorisés, se trouvent prises au piège d’une servitude moderne où leurs droits sont bafoués en toute impunité.
La question qui se pose est jusqu’à quand ces pratiques odieuses perdureront-elles ? L’interdiction de faire travailler les mineures est certes une avancée, mais elle doit s’accompagner d’une application stricte de la loi et d’une sensibilisation accrue des familles et de la société civile à la question. Le Maroc, riche de ses traditions et de son histoire, se doit de protéger les plus vulnérables et d’assurer un avenir digne à chaque enfant du royaume.