Plusieurs jours après la publication indigne d’articles irrespectueux et offensants à l’égard de la monarchie marocaine dans les colonnes du quotidien français Le Monde — des articles dénués, faut-il le rappeler, de tout fondement — la réaction officielle des autorités marocaines tarde à venir. Ce silence laisse les médias privés et la société civile se substituer à ce rôle, en menant un travail louable de démystification et de réfutation des thèses avancées par le journal parisien, désormais réduit à l’ombre de lui-même, sans crédibilité ni renommée après une longue période d’incertitude et de déclin.
Pourtant, comme les Marocains y étaient habitués, la riposte ne tardait pas autrefois : dès la publication d’articles hostiles au Royaume et à ses sacralités dans Le Monde, des actions en justice étaient engagées, souvent assorties de procès retentissants pour diffamation et propagation de fausses nouvelles. Ces procédures ont marqué l’histoire de la presse française, car elles avaient contribué à tracer les limites à ne pas franchir sous couvert de liberté d’expression, un principe aujourd’hui malmené dans certains médias hexagonaux.
Mais les temps ont changé. Les relations entre Paris et Rabat étant au beau fixe, les autorités marocaines semblent désormais privilégier une posture d’indifférence, voire de dédain. Ignorer des articles jugés de bas niveau revient à ne leur accorder que l’importance qu’ils méritent : celle du déclin inexorable d’une institution journalistique autrefois prestigieuse, devenue tribune pour des plumes mal intentionnées travaillant sur commande et dans l’ombre, à des fins inavouables.
La leçon à tirer de cet épisode est claire : le Maroc, sous le règne de Mohammed VI, fait face à une tentative de manipulation visant sa diplomatie, à la veille de résultats historiques dans le dossier du Sahara. Il importe de s’en prémunir avec toute la fermeté et la célérité requises, afin d’éviter que de tels agissements ne se reproduisent.
Par Jalil Nouri
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