Tous les Marocains connaissent le système d’épargne traditionnelle « Daret », qui consiste à participer à une tontine tournante permettant à chacun de récolter, à tour de rôle, les sommes accumulées. Le principe est aussi vieux que le monde, mais aujourd’hui, il se digitalise.
Les entreprises spécialisées se bousculent désormais aux portillons pour en tirer profit, souhaitant le généraliser à l’ensemble de la population, y compris dans le monde rural — pourvu qu’il soit connecté — grâce à la simplicité du procédé, qui ne requiert que la confiance des participants.
Selon des sources fiables, ce business, une fois digitalisé, peut rapporter gros à ses opérateurs, puisque les recettes de cette épargne informelle sont évaluées à 40 milliards de dirhams, soit près de 28 % de l’ensemble de l’épargne collectée par le système bancaire. Une fois bien ancré dans les habitudes, le procédé est appelé à connaître une ascension fulgurante, doublant voire triplant le plafond actuel. En effet, plus de clients participeront à cette « Daret intelligente », plus les gains seront importants, permettant à certaines familles d’en vivre sans passer par les banques ni subir leurs frais en constante augmentation.
En Égypte, les participants à cette épargne revisitée sont au nombre de 8,5 millions, ce qui a conduit le leader de cette tradition, Money Fellows, à s’intéresser au Maroc, avec l’objectif de l’implanter et de le transformer, à terme, en un écosystème fructueux grâce à des activités parallèles comme l’assurance et le crédit à taux réduit. Revendiquant une position de leader dans son pays, son PDG, Ahmed Wadie, est arrivé dans le Royaume avec ses valises et ses collaborateurs, convaincu du potentiel réel de développement au Maroc, malgré une concurrence encore récente. Il estime que les Marocains sont prêts pour cette Daret de nouvelle génération et qu’ils y adhéreront en masse une fois les obstacles — notamment la confiance et la solvabilité — levés. D’ailleurs, il n’exclut pas la présence physique d’agents pour recruter dans les villes et régions éloignées, misant sur des recettes originales gardées secrètes pour garantir une implantation réussie.
Par Jalil Nouri
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C’est intéressant, mais il y a beaucoup de challenges. Le Maroc n’est pas comme l’Égypte ou les pays du Moyen-Orient. Il y a certaines normes de Bank Al-Maghrib à prendre en considération, qui empêchent Darret Digital de garder sa forme naturelle. Nous travaillons sur ce projet depuis 2016, et c’est un grand challenge. Nous ne sommes pas les seuls à souhaiter déployer une telle application, les utilisateurs marocains peuvent facilement adopter l’exploitation de l’application, même si cela peut demander au moins 2 ans d’après nos études.