Le décès d’un nourrisson à Tanger, consécutif à des mauvais traitements au sein d’une crèche, a provoqué un choc national et mis à nu les angles morts du secteur : encadrement insuffisant, hygiène inégale, recrutement de personnel peu formé et sous-rémunéré, et gouvernance éclatée. Les images de maltraitance, largement relayées, ont transformé un fait divers en question de société : peut-on, aujourd’hui, confier un bébé de quelques mois à une structure collective en toute confiance ?
La directrice de l’établissement et une employée ont été placées en détention dans l’attente des conclusions de l’enquête. Mais le débat dépasse la responsabilité pénale : il interroge la chaîne de prévention, normes de sécurité, ratios d’encadrement, formation initiale et continue, procédures d’urgence, traçabilité des incidents et la clarté du cadre légal (répartition des compétences, contrôles, sanctions, fermetures administratives).
Au-delà de l’émotion, plusieurs pistes émergent :
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Accréditation obligatoire avec référentiel national unique (hygiène, sécurité, équipements, protocoles). 
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Ratios plancher nourrissons/adultes et qualification certifiée (périnatalité, premiers secours pédiatriques). 
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Vidéo-protection interne consultable par les inspecteurs, registre d’incidents et audits inopinés trimestriels. 
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Barème de sanctions gradué (amendes, suspension, retrait d’agrément) et signalement simplifié pour les familles. 
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Transparence : affichage public des contrôles, des ratios et des diplômes, ainsi qu’un numéro vert de plainte. 
Pour les parents, des réflexes s’imposent : vérifier l’agrément, demander les ratios et la formation du personnel, visiter les lieux à des horaires différents, s’enquérir des protocoles (change, sommeil, chutes, fièvre), et privilégier les structures qui documentent les journées (carnet, application, caméra sécurisée).
Un drame ne doit pas condamner l’accueil collectif en soi. Il doit conduire à élever le standard : mieux former, mieux payer, mieux contrôler. C’est à ce prix que la confiance, indispensable à la conciliation vie familiale/vie professionnelle pourra être reconstruite.
Par Salma Semmar
 
			 
                                 
			 
                                
 
                                








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