Après quatre jours d’intenses bombardements des deux côtés, entre la résistance iranienne et la désorientation des chefs militaires israéliens qui constatent que leur système défensif n’est pas pleinement opérant, il devient de plus en plus évident, aux yeux des spécialistes en géostratégie, que la guerre sera de longue haleine, avec des conséquences mondiales. Des conséquences politico-diplomatiques, certes, mais surtout économiques, notamment pour le Maroc, pays très dépendant de l’extérieur.
Entièrement tributaire des importations pour ses produits énergétiques vitaux, le Maroc risque d’être confronté à une grave pénurie, en raison d’un blocage attendu de la circulation maritime au Moyen-Orient, parallèlement à une hausse incontrôlable des prix du pétrole, dont les premiers signes se font déjà ressentir avec effet immédiat.
Avec cette hausse, c’est toute l’activité économique qui sera impactée, obligeant le pays à entrer dans un long tunnel inflationniste, touchant en premier lieu les produits de nécessité absolue. Et ce, alors que le Royaume vient tout juste de jeter les premiers jalons d’un ambitieux réseau de plateformes visant à préserver la souveraineté alimentaire et médicale en cas de crise, comme c’est le cas aujourd’hui.
Une autre inquiétude concerne également la rareté possible des importations de céréales, de matériel, d’équipements, de pièces de rechange, ainsi qu’une multitude d’autres produits essentiels à l’agriculture et à l’industrie. Par ailleurs, le secteur du tourisme est à nouveau menacé d’une récession, après celle causée par la crise du Covid-19, dont il vient à peine de se relever. Le tableau peut paraître alarmiste, mais les leçons du passé poussent à y croire.
La situation comporte d’autres germes de gravité et de nouvelles menaces, notamment si un pays comme le Pakistan venait à soutenir l’Iran, comme il l’a promis, et à s’engager dans ce conflit, qui n’en est qu’à sa première étape — d’autant plus que les États-Unis pourraient s’y impliquer militairement, comme certaines indications incitent à le penser. Les Marocains doivent donc suivre de près l’évolution de ce conflit et se préparer à toutes les éventualités.
Par Jalil Nouri