Mercredi soir, Istanbul a été le théâtre de scènes de colère et de protestation. Malgré le froid glacial, des milliers de Turcs ont investi les rues, brandissant des drapeaux nationaux et scandant des slogans hostiles au président Erdogan. « Erdogan dictateur ! » et « Istanbul dans la rue, les voleurs au palais ! » ont résonné dans la nuit, témoignant de la ferveur des manifestants.
Leur colère a été déclenchée par l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et figure montante de l’opposition, accusé de « corruption » et de « terrorisme ». Cette arrestation intervient à un moment crucial, alors qu’Imamoglu s’apprêtait à être investi comme candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle. L’opposition dénonce une manœuvre politique visant à écarter un adversaire redoutable.
La mobilisation a été massive, malgré l’interdiction de manifester décrétée par les autorités jusqu’à dimanche. Les manifestants ont bravé l’interdit, déterminés à exprimer leur soutien à Imamoglu et leur rejet du pouvoir en place. La tension était palpable, avec un important dispositif policier déployé pour encadrer la manifestation.
Cette arrestation et les réactions qu’elle suscite s’inscrivent dans un contexte politique tendu en Turquie. Le pays est confronté à une crise économique et sociale, et le pouvoir d’Erdogan est de plus en plus contesté. L’arrestation d’Imamoglu est perçue par beaucoup comme une tentative de museler l’opposition et de réprimer toute forme de dissidence.
L’avenir politique de la Turquie est désormais suspendu à l’issue de cette affaire. L’arrestation d’Imamoglu pourrait radicaliser l’opposition et renforcer la mobilisation populaire contre Erdogan.
Par Salma Semmar
prochaine élection présidentielle, prévue en 2023 ? Merci.