La fête du mouton aura-t-elle lieu ?

À l’heure où tous les Marocains n’ont plus d’autre sujet de conversation que l’annulation éventuelle de la fête du sacrifice, prévue pour mai prochain, et, dans une moindre mesure, les dégâts de la rougeole, le gouvernement Akhannouch et son ministre de l’Agriculture restent muets sur cette éventualité. Il s’agit d’une décision sensible et taboue que le gouvernement ne peut s’aventurer à prendre.

En effet, comme cela avait été décidé une fois par le passé sous le règne du roi Hassan II, il appartient au seul Mohammed VI, commandeur des croyants, de prendre une telle initiative. Ce cas s’était déjà présenté l’année dernière dans des conditions similaires de sécheresse, d’inflation, de cherté du prix de la viande et de l’aliment pour bétail, qui atteint déjà des sommets, au grand malheur des éleveurs.

Cette situation avait fait flamber les prix des ovins, un scénario qui risque de se reproduire cette année, avec une offre déjà bien réduite en raison de l’insuffisance des bêtes à sacrifier et d’une population, découragée par la fourchette des prix, ayant renoncé à fêter après avoir anticipé une décision royale. La rumeur a ainsi pris le dessus sur le débat.

Tout porte à croire qu’une nouvelle fois, une mévente des troupeaux sera enregistrée. Par ailleurs, le « Sardi », la race qui domine le commerce du bétail, est d’ores et déjà annoncé à un prix minimum de 7 000 DH, un tarif susceptible d’augmenter d’ici mai.

En tout état de cause, la spéculation sera au rendez-vous. En effet, même si une décision royale appelle les citoyens à s’abstenir de célébrer la fête, cette décision ne sera pas contraignante, et le marché restera accessible à ceux qui tiennent à célébrer la fête du sacrifice et disposent des moyens pour faire face à ses dépenses.

Par Jalil Nouri
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