Au milieu des transformations diplomatiques et géostratégiques que connaît la région du Maghreb, la récente résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara marocain constitue un tournant historique porteur d’une signification politique et symbolique profonde. Cette résolution entérine la position selon laquelle « une véritable autonomie sous souveraineté marocaine constitue la seule solution réaliste et viable » au différend autour du Sahara.
L’importance de cette résolution se manifeste à plusieurs niveaux, diplomatique, politique, régional et symbolique. Elle renforce de manière tangible l’initiative d’autonomie proposée par Rabat comme cadre pragmatique et prospectif de règlement du conflit.
Depuis des décennies, le différend sur le Sahara occupe une place centrale dans les politiques maghrébines et internationales, enfermé dans une impasse diplomatique et marqué par une polarisation entre l’Algérie et le Front Polisario d’un côté, et le Maroc de l’autre, sur fond d’alliances internationales fluctuantes. Les précédentes résolutions onusiennes invoquaient en général le principe du « droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », sans jamais prendre clairement position pour une solution donnée.
La dernière décision du Conseil de sécurité représente cependant une avancée qualitative majeure. Elle constitue la première reconnaissance explicite du fait que le plan marocain d’autonomie offre la base la plus sérieuse pour une solution durable — le projet le plus réaliste et le plus applicable dans le contexte géopolitique actuel. Ce changement est le fruit d’efforts diplomatiques intenses menés par Rabat, soutenus par de grandes puissances mondiales et régionales, notamment les États-Unis, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni ainsi que l’ensemble des pays arabes.
Présentée en 2007, l’initiative marocaine d’autonomie prévoit d’accorder à la région du Sahara de larges compétences locales dans les domaines législatif, exécutif et judiciaire, tout en maintenant la souveraineté de l’État marocain sur la défense, les affaires étrangères, la religion et la sécurité centrale. Cette approche combine la reconnaissance du droit à la gouvernance locale avec la préservation de l’unité territoriale nationale — alliant réalisme politique et esprit d’ouverture nationale.
Ainsi, la résolution onusienne confère à l’initiative marocaine une valeur officielle, la transformant d’un simple cadre de négociation en une référence légitime sur la scène internationale. Elle dote le Maroc d’un élan diplomatique inédit, le positionnant comme la partie disposant d’une vision claire et d’un projet politique crédible, tandis que ses adversaires restent dépourvus d’alternative réaliste bénéficiant d’un soutien international.
Dans ce contexte positif, le Maroc tient à réaffirmer, comme l’a souligné à plusieurs reprises Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sa main tendue à l’Algérie, considérée comme un partenaire naturel dans la construction d’un avenir maghrébin commun. Le Royaume ne perçoit pas l’Algérie comme un adversaire, mais comme un voisin frère uni au Maroc par l’histoire, la foi, la culture et le destin. Les appels répétés de Rabat à un dialogue franc et responsable traduisent une volonté sincère de tourner la page des différends et d’ouvrir un nouvel horizon de coopération et d’intégration économique et sécuritaire, loin des logiques de confrontation ou d’alignement.
Le Maroc a toujours affirmé que la question du Sahara ne doit pas constituer un obstacle à la normalisation des relations entre les deux peuples, mais qu’elle peut, au contraire, devenir un pont de compréhension et de coopération si elle est gérée avec sagesse. L’intégration maghrébine, longtemps rêvée mais sans cesse différée, ne pourra se concrétiser qu’en dépassant la logique du conflit artificiel et en adoptant une vision de développement collectif profitable à l’ensemble des peuples de la région.
Alors que certains acteurs persistent dans la propagande politique, les provinces du Sud du Royaume connaissent une dynamique de développement sans précédent. Des villes comme Laâyoune, Dakhla et Smara se sont transformées en pôles d’investissement dotés d’infrastructures modernes. Les grands projets tels que le port atlantique de Dakhla, les autoroutes express et les zones industrielles et logistiques ont fait du Sahara marocain un hub économique prometteur reliant l’Afrique à l’Europe.
Cette dynamique ne se limite pas aux infrastructures : elle s’étend à l’éducation, à la santé, aux énergies renouvelables, à la pêche maritime et au tourisme écologique, créant de nombreux emplois et améliorant les indicateurs de développement humain. Le Sahara d’aujourd’hui n’est plus une zone de conflit, mais un espace de stabilité et de prospérité, illustrant la détermination de l’État à faire de l’autonomie un projet de dignité et de développement durable.
Cette réalité tangible constitue la réponse la plus éloquente aux discours séparatistes : les citoyens des provinces du Sud vivent pleinement leur marocanité dans un climat de paix et de croissance, participant activement à la vie politique, économique et sociale du Royaume.
La résolution onusienne n’est pas un simple texte diplomatique figé : c’est un symbole politique et historique inscrit dans la mémoire nationale. Elle marque la reconnaissance, par la communauté internationale, du caractère national et unitaire de la question du Sahara, au-delà de toute perception de « différend frontalier ». Elle a renforcé le sentiment d’appartenance et de fierté nationale de tous les Marocains, de Tanger à Lagouira.
Malgré ce succès diplomatique majeur, des défis persistent : le refus du Front Polisario, la position réservée de l’Algérie, et la nécessité de préciser les mécanismes de mise en œuvre de l’autonomie tout en garantissant les droits et libertés locales. Mais le Maroc, fort de la légitimité de sa cause et animé d’une volonté de dialogue, est en mesure de transformer ce processus en une expérience unique de réconciliation et de développement régional.
Ainsi, la dernière résolution onusienne constitue un tournant historique dans le dossier du Sahara marocain. Elle consacre la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara et confirme la crédibilité de l’initiative d’autonomie en tant que solution réaliste et ouverte. Avec sa main tendue à l’Algérie et la dynamique de développement accélérée dans ses provinces du Sud, le Maroc avance avec confiance vers un Maghreb uni, prospère et réconcilié — en paix avec lui-même et avec ses voisins.
Par Moha Ennaji – chercheur et écrivain. Sa dernière publication s’intitule « Trahison et Châtiment » (Paris, L’Harmattan).










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