Le ministre de la Culture et de la Communication pourra-t-il profiter de cette double casquette pour oser entreprendre ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a jamais osé faire : lancer enfin l’ère, inédite à ce jour, de la production de films consacrés à l’histoire du Maroc, une histoire qui, comme chacun le sait, n’a pas encore livré tous ses secrets enfouis dans l’oubli ?
Une histoire riche, traversant les siècles et offrant des images fortes, se prête parfaitement à de telles œuvres destinées à toutes les générations. L’objectif serait d’inciter à approfondir les connaissances, à mieux se familiariser avec le glorieux passé des ancêtres et à en comprendre le sens.
Certains rétorqueront que la facture est trop lourde pour de tels projets, exigeant des budgets faramineux. Mais pourquoi ne pas envisager des coproductions avec des pays amis, tels que la France ou l’Égypte, habitués à relever ce genre de défis ? Sans oublier l’apport possible des institutions marocaines, qui pourraient contribuer en partie au financement, par intérêt pour un travail mémoriel d’une telle richesse.
Le défi ne devrait pas consister, dans un premier temps, à se lancer dans de grandes superproductions pour le cinéma, mais plutôt à amorcer l’exercice par des séries télévisées, en remplacement des productions médiocres du mois de Ramadan. Une manière de « se faire les dents » avant d’envisager de véritables longs-métrages à gros budgets, aux montages financiers complexes et aux scénarios ambitieux.
Il faudrait un début, car rien n’est impossible. À ce titre, il serait judicieux de suggérer au ministre Mehdi Bensaïd, un homme de courage et de raison, de réunir une commission pour réfléchir à cette possibilité. Mais n’est-ce pas aussi le rôle du nouveau directeur du Centre Cinématographique Marocain, nommé récemment par le ministre, lui qui avait déjà acquis une expérience précieuse en réalisant des films sur la communauté juive lorsqu’il dirigeait la division des magazines et documentaires sur 2M ?
Par Jalil Nouri