Face à un environnement géopolitique de plus en plus instable — marqué par la dégradation sécuritaire au Sahel, la fragilisation des alliances régionales et une montée en puissance militaire bruyante de l’Algérie — le Maroc ne laisse rien au hasard. Déterminé à garantir sa sécurité et sa souveraineté, le Royaume renforce méthodiquement ses capacités militaires, selon un rapport publié par le Geopolitical Monitor en partenariat avec la Konrad-Adenauer-Stiftung (Allemagne) et la Global Governance & Sovereignty Foundation (Maroc).
La réception, le 5 mars, d’une première flotte d’hélicoptères de combat AH-64 Apache en provenance des États-Unis marque une étape majeure de cette modernisation. À cela s’ajoute l’acquisition de drones turcs Bayraktar TB2, déployés au sud du pays, et du modèle Akinci, doté d’une portée de 7 500 km. Ces équipements modifient profondément la posture stratégique du Royaume, capable désormais de surveiller, dissuader et frapper avec précision.
L’arsenal s’enrichit également de canons Caesar français, de l’obusier Atmos 2000 israélien, des systèmes HIMARS américains, ainsi que des futurs F-16 Block 70/72. L’investissement global s’élève à 5,5 milliards de dollars en 2024, soit 3,5 % du PIB national.
Mais la stratégie marocaine ne se limite pas à l’importation d’armes. Le Royaume vise l’autonomie technologique, comme en témoigne l’accord avec la société turque Baykar pour implanter une usine de drones au Maroc.
Sur le plan diplomatique, le Maroc poursuit une coopération militaire multilatérale : avec la Turquie, la France, Israël, et les États-Unis, notamment à travers les exercices African Lion, organisés depuis 2007.
Si des lacunes navales subsistent, notamment en matière de frégates et de capacités anti-sous-marines, le Maroc semble plus que jamais déterminé à défendre ses frontières terrestres, aériennes et maritimes.
Cette montée en puissance s’inscrit aussi en réponse aux démonstrations répétées de l’armée algérienne, qui exhibe ses armes plus pour impressionner sa propre population que pour répondre à une menace extérieure. Peu importe les intentions derrière cette gesticulation, Rabat reste serein, mais prêt à toutes les éventualités, dans le respect de ses engagements régionaux et de sa doctrine défensive.
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