Le rideau est enfin tombé sur l’affaire qui a secoué les rangs de la Gendarmerie royale et le monde du narcotrafic. La Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Casablanca a rendu, ce mardi après-midi, son verdict tant attendu, infligeant un total de 72 années de prison à des gendarmes, un trafiquant de drogue et plusieurs intermédiaires impliqués dans une vaste affaire de corruption, de complicité et de dissimulation.
Des condamnations sévères pour les accusés
Au cœur de cette affaire, le principal accusé, Mohamed S., un trafiquant de drogue notoire, a été condamné à six ans de prison ferme. Malgré les multiples mandats d’arrêt émis à son encontre, il avait réussi à poursuivre son activité illégale grâce à la complicité présumée de plusieurs membres des forces de l’ordre.
Le tribunal, présidé par le magistrat Ali Tarshi, a également condamné un gendarme à trois ans de prison ferme, tandis que cinq autres éléments ont écopé de deux ans chacun. Par ailleurs, vingt gendarmes ont été condamnés à vingt mois de prison ferme, et cinq autres ont été reconnus coupables mais ont purgé leur peine depuis leur arrestation.
Un scandale de corruption dévoilé par le narcotrafiquant lui-même
Cette affaire a éclaté suite à l’arrestation de Mohamed S., actif dans le trafic de drogue malgré les nombreux mandats de recherche à son encontre. Son interpellation, ordonnée par le procureur général du Roi, a révélé l’ampleur des complicités dont il bénéficiait. Lors des interrogatoires, il a avoué avoir soudoyé plusieurs gendarmes pour assurer la continuité de son activité criminelle.
Au fil de l’enquête, le narcotrafiquant a révélé qu’il remettait des pots-de-vin en main propre ou via des intermédiaires, ce qui a mené à l’arrestation de plusieurs membres des forces de l’ordre, opérant notamment dans la région de Beni Mellal et ses environs.
Un verdict qui marque les esprits
Lors de leur dernière déclaration à l’audience, les accusés ont nié en bloc les charges qui pesaient sur eux, clamant leur innocence face aux accusations de corruption et de complicité. Toutefois, les preuves accumulées tout au long de l’instruction ont mené à un jugement exemplaire visant à restaurer la confiance dans les institutions et à envoyer un signal fort contre la corruption au sein des forces de l’ordre.