Les accusés pour viol de la jeune avocate française donnent leur version

Nouveau rebondissement dans l’affaire du viol collectif commis sur une avocate française au cours d’une soirée privée dans une luxueuse villa d’Anfa, à Casablanca, qui a mal tourné et continue de défrayer la chronique 15 jours après les faits. Les trois accusés sont revenus sur leurs déclarations.

Devant le juge en charge de ce dossier épineux, les trois accusés, Kamil Bennis, Ahmad Alj et Saad Slaoui, auxquels l’avocate française, qui était dans un état second au moment des faits, a attribué son viol, ont rejeté ensemble cette accusation et donné leur propre version de la tournure prise par la soirée.

Selon eux, la victime, l’avocate française invitée avec son fiancé, Mohammed Amine Naguib, était consentante et soumise après avoir bu une grande quantité d’alcool. Elle s’était retirée, sur le conseil de l’hôte de la soirée, dans une chambre à l’étage supérieur où le sexe en réunion aurait eu lieu. Pour eux, il ne s’agirait donc pas d’un viol. Reste toutefois le cas de l’agression de son fiancé. Ce dernier, on le sait, avait tenté de monter à l’étage pour s’enquérir de l’état de sa compagne, mais il avait été brutalement repoussé par les trois accusés, aidés par un vigile, et roué de coups avant d’être jeté à la rue, avec plusieurs côtes fracturées et le visage ensanglanté.

Les accusés affirment, d’une même voix, que le fiancé de l’avocate française était devenu subitement hystérique et violent, et qu’il fallait bien le maîtriser d’une manière ou d’une autre.

Beaucoup de questions restent en suspens après cette version que chacun interprétera à sa façon, car les faits sont têtus, et les preuves ne manquent pas pour hypothéquer la présomption d’innocence, qui reste toutefois de mise jusqu’à preuve du contraire. Pour l’heure, il appartient au juge d’instruction de distinguer le vrai du faux et de rétablir la vérité en toute indépendance, loin du lourd climat qui entoure cette affaire scabreuse.

Par Jalil Nouri
.