Les incidents provoqués par les courses-poursuites entre les chauffeurs de véhicules de transport via application et les taxis traditionnels, qui les guettent et les traquent en les considérant comme illégaux, mettent une nouvelle fois en lumière l’urgence de trouver une solution à ce conflit. Un conflit qui, depuis des années, n’en finit pas de faire couler beaucoup d’encre, sans qu’aucune perspective de règlement durable ne se dessine, au détriment de la sécurité des passagers.
Après Casablanca, où un diplomate russe avait été pris en otage à la suite d’un accrochage violent entre ces deux catégories de transporteurs, c’est cette fois à Marrakech, ce jeudi, qu’un nouveau drame a été frôlé. En plein centre de Guéliz, un couple de touristes a échappé de peu à la mort après que le chauffeur de leur véhicule InDrive a été encerclé par des taxis traditionnels survoltés, allant jusqu’à menacer d’incendier le véhicule de leur « ennemi juré ».
Pris de panique et cherchant à fuir à toute vitesse, craignant une agression physique imminente, le chauffeur n’a pas attendu que ses deux passagers soient complètement installés à bord. Dans sa fuite précipitée, il les a violemment percutés, causant de graves blessures à la tête de la femme et aux jambes de son époux. Les deux victimes ont été transférées en urgence vers une structure médicale dans un état jugé très sérieux, regrettant amèrement cette sortie au restaurant et, plus largement, leur voyage à Marrakech, comme tant d’autres touristes confrontés à des actes aussi incompréhensibles qu’inacceptables.
Cette scène d’une extrême violence, survenue pour un simple différend lié au monopole du transport urbain par les taxis — alors même que d’autres opérateurs, dont Uber, s’apprêtent à revenir dans la ville ocre — ravive le souvenir de précédentes affaires similaires, ayant souvent dégénéré en agressions physiques en pleine voie publique. Elle renforce, chez de nombreux Marocains mais surtout chez les touristes étrangers, le sentiment d’évoluer dans un climat d’anarchie.
Ce dossier, dont les conséquences portent gravement atteinte à l’image du Maroc, appelle une résolution urgente, quitte à repenser en profondeur le cadre législatif qui encadre le secteur du transport urbain.
Par Mounir Ghazali











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