Les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), qui constituent 88 % du tissu entrepreneurial marocain, pourraient enfin bénéficier d’un accès plus fluide au financement bancaire, un obstacle majeur à leur développement. Longtemps freinées par des critères d’éligibilité stricts, ces entreprises voient aujourd’hui s’ouvrir de nouvelles perspectives grâce à un ensemble de mesures initiées par Bank Al-Maghrib (BAM) et soutenues par des directives royales.
En 2019, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait appelé, lors de son discours à l’occasion de la rentrée parlementaire, à simplifier les procédures d’accès au crédit pour les jeunes entrepreneurs et les TPME, déplorant le manque de soutien des banques marocaines à ces catégories. Cet appel a donné naissance à des initiatives comme le programme Intelaka, qui a mobilisé 8,6 milliards de dirhams pour 32 000 bénéficiaires. Cependant, ce programme n’a pas pleinement répondu aux besoins structurels des TPME, nécessitant des ajustements plus profonds.
Lors de sa réunion trimestrielle du 18 mars 2025, le Conseil de BAM a décidé de baisser le taux directeur de 25 points de base, le ramenant à 2,25 %, pour stimuler l’activité économique et l’emploi. Parallèlement, un programme inédit dédié aux très petites entreprises (TPE) a été lancé, prévoyant un mécanisme de refinancement avantageux pour les banques participantes, avec un taux préférentiel aligné sur le taux directeur réduit. Ce dispositif vise à élargir l’accès au crédit et à renforcer le rôle des TPE dans la création d’emplois.
Une refonte du programme Intelaka est également en cours pour mieux répondre aux réalités économiques actuelles, avec un accent mis sur un suivi renforcé des TPE, avant et après leur lancement. De plus, une réunion tripartite entre BAM, la CGEM et les banques est prévue d’ici juin pour identifier les freins persistants et proposer des solutions adaptées. En parallèle, des discussions avec Tamwilcom visent à optimiser les dispositifs de garantie, en ajustant les quotités et commissions pour encourager les banques à assouplir leurs conditions.
Un autre projet d’envergure, annoncé dans le cadre de la Charte de l’investissement, cible les TPME dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 200 millions de dirhams. Ce dispositif, qui concerne des projets d’investissement de 1 à 50 millions de dirhams, vise à faciliter leur accès aux opportunités de financement et de développement.
Enfin, un fonds de soutien, mis en place par BAM, le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) et Tamwilcom, cofinance des projets de restructuration des TPME en difficulté passagère. Ce mécanisme, destiné aux entreprises viables avec un chiffre d’affaires inférieur à 175 millions de dirhams, propose des prêts subordonnés pouvant atteindre 50 millions de dirhams, avec une durée maximale de 10 ans et un taux d’intérêt fixe basé sur les bons du Trésor à 5 ans.
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