Alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune était pressenti pour se rendre au sommet arabe prévu à Bagdad en mai, un hashtag a enflammé les réseaux sociaux algériens : #TebbouneNeVaPasEnIrak. En apparence, ce message viral exprimerait la crainte sincère du peuple algérien face aux risques sécuritaires encourus par son chef d’État lors d’un déplacement dans une zone instable. Mais une lecture plus fine révèle une toute autre réalité : cette mobilisation numérique semble être orchestrée de manière subtile par le régime lui-même, dans une tentative de redorer l’image présidentielle à l’intérieur du pays.
Un élan de « peur citoyenne »… bien utile au pouvoir
Le récit officiel relayé par certains médias publics présente ce hashtag comme la preuve d’un attachement profond entre le peuple et son président. On y lit la volonté d’un peuple protecteur, aimant, désintéressé. Mais ce discours semble peu compatible avec la réalité politique actuelle en Algérie, marquée par une défiance persistante à l’égard des institutions et une présidence contestée, souvent accusée d’autoritarisme et d’isolement.
À y regarder de plus près, ce hashtag — qui aurait émergé « spontanément » — s’inscrit dans une stratégie de communication bien huilée. Il permet au régime de détourner l’attention des véritables urgences (chômage, fuite des jeunes à l’étranger, crise de confiance politique) en mettant en scène une fausse ferveur populaire autour du président. Il suggère une unité nationale autour d’un chef aimé, alors que de nombreux signes sur le terrain contredisent cette fiction.
Une peur sécuritaire instrumentalisée
Certes, les arguments liés à la sécurité en Irak ne sont pas infondés. Mais la récupération politique de cette inquiétude s’inscrit dans une logique de « fabrique du consentement », bien connue des régimes autoritaires. Le souvenir de Boumédiène, tombé gravement malade peu après un voyage en Irak en 1978, ou celui du ministre Benyahia abattu en 1982 dans une mission diplomatique liée à ce pays, sont exhumés pour entretenir la légende d’un destin tragique qu’il faudrait éviter à tout prix à Tebboune.
Une tentative de légitimation dans un contexte difficile
Dans un pays où les manifestations du Hirak ont été durement réprimées, où la presse est sous pression, et où les libertés reculent, la légitimité du pouvoir est en crise. Le hashtag arrive à point nommé pour tenter de créer artificiellement un lien émotionnel entre le président et le peuple, à travers une mise en scène patriotique et affective. Une manière de maquiller l’impopularité réelle sous un vernis de ferveur populaire.
Un storytelling d’État
Ce hashtag n’est pas simplement un cri du cœur de citoyens inquiets. C’est surtout un outil de storytelling étatique, visant à suggérer que le peuple algérien est uni derrière son président. Une image bien pratique à l’approche d’échéances diplomatiques sensibles, mais qui résiste difficilement à l’épreuve du réel. Car derrière le message rassurant, la fracture entre gouvernants et gouvernés reste béante.
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C’est incroyable de voir un tel dévouement envers un vrais chnoque dont même le nom devrait faire honte à ces jeunes filles.
Ein algeria, ein Volk, ein furer.
TABBOUNE EN DANGER ? 🤣🤣🤣QUELLE RIGOLADE ! 😂😂😂
DES SCÉNARIOS DE BAS NIVEAU. 😅😅😅LE PEUPLE ALGÉRIEN MÉRITE TELLEMENT MIEUX. 😪😪😪