L’affaire a fait grand bruit dans le monde bancaire marocain. Un cadre d’une agence bancaire située à Ksar El Kébir a été condamné par la Chambre pénale de première instance de Rabat, spécialisée dans les crimes financiers, pour avoir utilisé l’argent des clients dans des jeux de hasard, en misant d’énormes sommes sur une plateforme internationale de paris sportifs.
Le verdict est tombé lundi soir : deux ans de prison ferme, accompagnés d’importantes sanctions financières. Le prévenu devra restituer 910.000 dirhams à la banque victime – un établissement à capital public – et verser 100.000 dirhams de dommages-intérêts. À cela s’ajoute une amende de 20.000 dirhams au profit du Trésor public.
Tout a commencé lorsqu’une plainte a été déposée contre ce cadre, soupçonné d’avoir manipulé le système informatique interne de l’agence, afin d’altérer les données de plusieurs comptes clients. Une enquête interne a révélé qu’il avait à plusieurs reprises provoqué des pannes du système, dans le but d’effacer des traces compromettantes et couvrir ses manipulations.
Face aux enquêteurs, l’homme est passé aux aveux, admettant avoir détourné 600.000 dirhams. Toutefois, les investigations ont établi que le montant réel s’élevait à environ 910.000 dirhams. Il a reconnu avoir utilisé ces fonds pour alimenter son addiction aux paris sportifs, espérant probablement des gains mirifiques… qui ne sont jamais venus.
Cette affaire, lourde de conséquences pour la banque concernée et pour la confiance des clients dans le système, lui a coûté à la fois son emploi et sa liberté. Elle relance le débat sur les mécanismes de contrôle interne dans les établissements bancaires, ainsi que sur les dérives liées à l’addiction aux jeux d’argent.
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