Il faut le préciser d’emblée : la visite au Maroc de Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, n’est pas synonyme de nouvelles idées susceptibles de faire reculer l’Algérie dans son jusqu’au-boutisme.
Elle intervient surtout à quinze jours d’une réunion du Conseil de sécurité à New York, qui doit décider d’un éventuel prolongement d’un an du mandat de la MINURSO, la mission de maintien de la paix. Cette réunion survient au moment où la possibilité est évoquée de voir le président américain Donald Trump décider de ne plus financer ce type de missions dans des conflits restés sans solution depuis des années.
Parallèlement, et après la nomination de l’un de ses proches comme ambassadeur à Rabat, Trump pourrait exiger l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, en prévision de grands investissements au Sahara, après avoir reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire.
En diplomate chevronné, spécialisé dans la résolution des conflits, Staffan de Mistura — qui s’est entretenu ce lundi à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita — n’avait aucune nouvelle annonce dans son porte-document. Il s’est contenté d’un large tour d’horizon lors de cette première étape d’une tournée régionale, en préparation de la prochaine réunion du Conseil de sécurité, qui s’est jusque-là limité à gérer un statu quo devenu pesant.
Sauf que la donne pourrait sensiblement évoluer cette année, avec le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche et un changement de ton de la part de la France sur la question du Sahara marocain. Ces deux facteurs pourraient enfin contribuer à faire avancer le plan d’autonomie marocain, seule option réaliste et toujours sur la table, capable de mettre un terme à un conflit artificiellement entretenu par l’Algérie — l’un des plus anciens au monde.
Trump souhaiterait inscrire ce règlement à son tableau d’honneur diplomatique, avec l’appui de son chef de la diplomatie, Marco Rubio, également disposé à œuvrer en faveur d’un règlement durable par cette voie.
Par Jalil Nouri
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