Voir Chaouen… et pleurer

Ville emblématique du nord du Maroc, réputée pour ses charmes touristiques et sa renommée internationale, Chefchaouen a connu un été particulièrement instable en termes de fréquentation.

Loin de son cachet d’antan de petite cité nichée dans la montagne, « Chaouen » a vu sa notoriété exploser ces dernières années grâce à ses ruelles bleues iconiques et son atmosphère paisible. Mais la saison estivale 2025 aura été marquée par une succession d’incendies qui ont terni son image et perturbé l’expérience des visiteurs.

Le plus récent, survenu dans le parc national de Bouhachem, a ravagé près de 180 hectares de patrimoine forestier, faisant de la région une zone à haut risque. Bien avant ce sinistre, deux autres incendies avaient déjà frappé les forêts de Derdara et Bab Taza, mobilisant d’importants moyens humains et matériels durant plusieurs jours, pour un bilan de centaines d’hectares partis en fumée.

Les conséquences ont été visibles : nuisances sonores des rotations incessantes de Canadairs, passages nocturnes des camions de pompiers, inquiétudes des habitants et regrets de nombreux touristes nationaux et étrangers d’avoir choisi Chefchaouen comme destination estivale. Entre canicule et vents chauds, ces incendies à répétition ont transformé la ville bleue en scène de crise.

Aujourd’hui, les habitués redoutent que Chaouen, victime de ses vulnérabilités environnementales, ne perde de son attractivité et « passe de mode », non plus pour ses charmes naturels, mais pour ses feux de forêt récurrents.

Par Jalil Nouri

.