Le rapport de la Cour des comptes sur l’utilisation de l’argent public lors des élections de 2023 laisse planer des interrogations sur la gestion transparente des partis, avec des dépassements toujours présents malgré quelques améliorations.
Les élections passent, mais les maux chroniques persistent : absence de justification des dépenses chez certaines formations, manque de rigueur dans leur comptabilité, faible diversification des ressources pour appuyer l’action politique et encadrer les citoyens, et refus, parfois, de restituer les sommes non dépensées. C’est le cas notamment du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), dont le secrétaire général, Nabil Benabdellah, refuse de se soumettre à la loi et de rembourser 30 millions de centimes — un refus qui pourrait avoir des conséquences pour la trésorerie du parti.
L’audit a été publié afin de permettre aux partis en situation irrégulière de régulariser leur situation, s’ils souhaitent bénéficier des subventions lors des élections législatives et communales de 2026. Certains savent déjà qu’ils en seront privés, en raison des sanctions qui les frappent.
Sur les 33 partis reconnus administrativement, 27 ont été déclarés hors-jeu, soit pour avoir refusé de se soumettre à l’obligation de présenter des comptes certifiés, soit pour n’avoir tout simplement fourni aucun rapport financier complet avec les justificatifs requis. Seules 23 formations ont fait certifier leurs comptes, un chiffre en nette amélioration par rapport aux élections précédentes. Les données de cet audit montrent une meilleure discipline des partis, à de rares exceptions près, dans leur comptabilité et leurs dépenses.
Par Jalil Nouri