La désorganisation gâche la soirée de Kadem Saher à Mawazine.

La soirée tant attendue de Kadem Saher au Théâtre Mohammed V de Rabat, jeudi soir, s’est transformée en une véritable épreuve pour le public, venu en masse pour célébrer le retour du maestro irakien dans le cadre du festival Mawazine. Ce qui devait être un moment de grâce et de communion musicale a été gâché par une série de dysfonctionnements organisationnels, indignes d’un événement de cette envergure.

Dès l’ouverture des portes, le désordre était palpable : surbooking flagrant, longue file d’attente, bousculades, et des tickets à 1500 dirhams sans garantie de trouver une place assise. Plusieurs spectateurs, pourtant munis de billets, se sont retrouvés sur le parterre, assis à même le sol, dans des allées bondées. À cela s’ajoutent une climatisation hors service, une sonorisation défaillante, et un éclairage insuffisant qui ont profondément altéré la qualité de l’expérience.

Malgré les conditions éprouvantes, une partie du public a tenté de faire entendre sa voix auprès des organisateurs pour réclamer une seconde soirée ou des solutions de dédommagement. En vain. L’indifférence des responsables n’a fait qu’accroître l’amertume des spectateurs, venus souvent de loin pour vibrer au son de leur idole.

Kadem Saher, quant à lui, a fait preuve d’un professionnalisme irréprochable. Toujours élégant, il a enchaîné ses classiques, salué par des acclamations nourries, mais trahissant parfois son agacement par quelques grimaces discrètes face à la médiocrité technique ambiante. Une prestation remarquable mais desservie par un cadre inadapté, loin des standards auxquels le public de Mawazine est habitué.

Ce concert, qui devait être l’un des moments forts du festival, met en lumière un défaut criant de gestion logistique. Un signal d’alarme que les organisateurs doivent sérieusement considérer s’ils souhaitent préserver la réputation d’excellence du plus grand festival musical du pays.

Par Jalil Nouri

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