Les diplomates américains en poste à Rabat et les diplomates marocains à Washington ignorent encore tout des intentions de l’administration de Donald Trump concernant l’accord de libre-échange entre les deux pays. Ils ne savent pas s’il sera renégocié sur ordre du président américain, engagé dans une politique protectionniste et une hausse des taxes qu’il applique de manière récurrente depuis la Maison-Blanche, créant ainsi un climat d’incertitude à l’échelle mondiale.
Pour l’heure, la question d’une éventuelle révision de l’accord est prudemment passée sous silence afin d’éviter toute tension dans les relations entre les États-Unis et le Maroc.
En attendant un communiqué officiel précisant l’avenir de l’accord signé en 2004 et entré en vigueur en 2006, des discussions doivent avoir lieu entre le ministère marocain du Commerce, le département du Commerce américain et les ambassades des deux pays afin de préparer le terrain à d’éventuels changements. L’un des enjeux majeurs concerne la possibilité que la Chine, grand rival des États-Unis, tente d’utiliser le Maroc comme plateforme pour contourner les sanctions imposées par Donald Trump sur certains produits chinois. Une telle situation pourrait compliquer les relations américano-marocaines, une éventualité que Rabat cherche à éviter à tout prix, afin de préserver son alliance stratégique avec Washington.
Par Jalil Nouri