Fraîchement nommé à la tête de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou prend le taureau par les cornes. Loin de toute complaisance, le nouveau président affiche ses ambitions pour donner une nouvelle dimension à la bataille contre la corruption au Maroc, en ciblant d’emblée un secteur aussi vital que sensible : la santé.
Lors d’un atelier de formation dédié aux « Risques de corruption dans le secteur de la santé », organisé les 16 et 18 juin, Benalilou n’a pas mâché ses mots. L’initiative, loin d’être une simple démarche pédagogique, vise à établir une « cartographie exhaustive des dangers corrosifs pesant sur le système sanitaire marocain », a-t-il affirmé, selon les informations d’Al Ahdath Al Maghribia. Une approche méthodique pour débusquer les failles.
Le diagnostic de Mohamed Benalilou est clair : il est impératif de « transcender l’analyse sectorielle » pour adopter une « réponse structurelle » au fléau. La corruption, insiste-t-il, ne découle pas seulement de manquements individuels, mais surtout de « dysfonctionnements systémiques », une « fragilité des systèmes » comme le nomme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Parmi ces défaillances, il pointe du doigt une gouvernance lacunaire, une opacité criante dans la gestion des achats publics, des mécanismes de contrôle souvent insuffisants et des conflits d’intérêts persistants. Le message est sans appel : « On ne saurait envisager une couverture médicale universelle et efficace dans un environnement miné par la corruption », a-t-il alerté, soulignant l’urgence de la situation pour la santé des citoyens.
Pour le président de l’INPPLC, la corruption est une « menace directe à la sécurité sanitaire des citoyens ». Son éradication passe par un diagnostic rigoureux, suivi d’une action concertée. L’objectif ? Instaurer une « immunité durable » contre ce mal endémique. Benalilou mise avant tout sur une « démarche participative et résolument engagée », invitant tous les acteurs à prendre part à cette lutte. Cette stratégie marque un engagement fort de l’INPPLC à s’attaquer aux racines du problème, promettant un renforcement des mécanismes de transparence et de redevabilité dans un secteur vital pour le bien-être des Marocains.
Par Salma Semmar