La police nationale espagnole a porté un coup dur à un réseau criminel spécialisé dans la contrebande de voitures de luxe entre le port d’Algésiras et Tanger. L’opération « Pikine » a permis l’arrestation de 11 suspects et la saisie de huit véhicules haut de gamme, d’une valeur totale estimée à 500 000 euros.
Cette enquête a été menée par le Groupe de trafic illicite de véhicules de l’Unité des drogues et du crime organisé (Udyco III), en collaboration avec le Poste Frontière de la Police nationale espagnole.
Un trafic bien organisé entre l’Europe et l’Afrique
L’affaire a débuté en avril 2024, lorsque plusieurs véhicules suspects ont été repérés lors des contrôles frontaliers à destination de Tanger. Deux premières voitures ont été interceptées à Algésiras, conduites par des citoyens français d’origine sénégalaise et arborant de fausses plaques d’immatriculation.
Les autorités ont rapidement constaté que les entreprises concernées n’avaient pas autorisé les modifications des plaques ni des documents de ces véhicules, déclenchant ainsi une enquête approfondie. Celle-ci a conduit à la récupération de huit voitures et à l’interpellation de 11 personnes soupçonnées d’appartenir à une organisation criminelle.
Une fois passées au Maroc, ces voitures étaient acheminées vers le Sénégal et d’autres pays du Sahel, où elles recevaient de nouvelles plaques et de faux documents avant d’être revendues sur le marché noir.
Des véhicules volés maquillés avec des plaques provisoires françaises
L’enquête a mis en lumière une faille dans le système d’immatriculation utilisé par les trafiquants. Six des huit véhicules récupérés portaient des plaques d’immatriculation françaises provisoires, facilement obtenues en ligne. Ces plaques ne disposent pas de mesures de sécurité strictes, facilitant leur falsification.
Les supports de plaques étaient ensuite découpés et modifiés dans des ateliers non agréés, permettant aux criminels de franchir les frontières sans éveiller de soupçons.
Des criminels sans antécédents en Espagne, mais déjà connus en France
Un élément clé de cette affaire est que les personnes arrêtées n’avaient aucun casier judiciaire en Espagne, leur permettant ainsi de passer sous les radars des forces de l’ordre locales. Toutefois, la plupart d’entre elles étaient déjà connues en France pour divers délits, ce qui souligne l’existence d’un réseau criminel international structuré.
L’ensemble des informations recueillies lors de l’opération a été transmis aux autorités françaises via les agences de coopération policière, afin d’approfondir l’enquête et d’identifier d’autres membres impliqués dans ce trafic.
Un coup dur pour le trafic international de véhicules
Avec cette opération, les forces de l’ordre espagnoles ont mis un frein à un circuit sophistiqué de revente de voitures volées, dont les ramifications s’étendaient de l’Europe à l’Afrique. L’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices et élargir les investigations, notamment du côté français et sénégalais.