Face aux difficultés persistantes rencontrées par les Marocains souhaitant obtenir un visa Schengen, la question de la réciprocité refait surface dans le débat parlementaire. Deux conseillers de l’Union nationale du travail, Khaled Setti et Loubna Alaoui, ont interpellé le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, sur la nécessité d’imposer un visa aux ressortissants européens souhaitant entrer au Maroc.
Dans une question écrite adressée au chef de la diplomatie marocaine, les parlementaires dénoncent une situation déséquilibrée, où les citoyens européens entrent librement sur le territoire marocain, tandis que les Marocains doivent franchir un véritable parcours du combattant pour obtenir un visa Schengen.
Selon les parlementaires, les frais de visas imposés aux Marocains représentent une source de revenus conséquente pour les pays européens, alors que le Maroc, en accueillant librement les Européens, ne bénéficie pas de la même manne financière. Cette absence de réciprocité est perçue comme une injustice et une perte économique pour le Royaume.
Le refus de visas est d’autant plus problématique que des cadres marocains travaillant dans des entreprises françaises, des parents de citoyens franco-marocains, ainsi que des étudiants et hommes d’affaires sont souvent confrontés à des refus sans justification claire.
Depuis la crise des visas de 2022, qui a marqué une détérioration des relations diplomatiques entre le Maroc et plusieurs pays européens, des progrès ont été constatés en 2023. Des assouplissements ont été mis en place pour certaines catégories, notamment les étudiants, les personnes nécessitant des soins médicaux et les familles souhaitant voyager en Europe.
Cependant, les blocages administratifs et le manque de transparence dans l’attribution des visas restent un problème majeur pour de nombreux citoyens marocains. Des délais de rendez-vous longs, des dossiers coûteux et des refus injustifiés continuent d’alimenter un sentiment d’exaspération.
La demande de réciprocité des visas pourrait être une pression diplomatique sur l’Europe, afin d’exiger un traitement plus équitable des demandes marocaines. Pour l’instant, le gouvernement marocain n’a pas encore pris de décision sur cette question.
L’initiative de Khaled Setti et Loubna Alaoui ouvre toutefois le débat : le Maroc doit-il imposer un visa aux Européens pour équilibrer les relations bilatérales ?
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